À mon tour
Si vous avez vécu dans une caverne ces dernières années et que vous n’avez jamais entendu parler de cette série anthologique, sachez que Star Wars Visions regroupe, en deux saisons pour le moment, des courts métrages réalisés par des studios d’animations du monde entier. Un épisode = un studio. Lucasfilm leur laisse (presque) carte blanche à la fois sur le scenario, la réalisation, la musique et j’en passe. Chacun apportera donc sa touche personnelle et son style graphique.
En gros, c’est un fabuleux espace de créativité !
Globalement, cette seconde saison est plutôt réussie. Et même si les scenarii ne sont pas franchement innovants et conservent peut être un peu trop les codes de l’univers par moment, on prend beaucoup de plaisir. Certains courts sortant du lot en offrant une qualité d’animation et une poésie sans fard.
Mon seul regret est que l’on perd une part de créativité que nous amenait la saison 1. Les studios nous proposaient alors des univers et des transpositions inspirées de Star Wars sans forcément reprendre tout à la lettre (voir le magnifique « Duel »). Ici j’ai l’impression que nous sommes plus dans une succession de tranches de vie dans un univers que nous connaissons déjà par cœur.
Sith (Espagne)Visuellement c’est une claque. J’ai adoré ce côté hyper graphique, ça m’a rappelé le style de Spider Man new generation.
La musique a un rôle important bien évidemment comme dans tout Star wars qui se respecte. D’ailleurs tous les ingrédients sont là : le petit droïde sympathique, le tas de ferraille, la planète aux multiples lunes ou soleils, bref on n’est pas dépaysés.
Le scénario n’a rien de très original mais ça fonctionne
La caverne des hurlements (Irlande)Avec une design plus classique ,ce court réussit tout de même à apporter beaucoup de poésie. Les paysages et l’accompagnement musical y sont pour beaucoup.
Ici on suit 4 jeunes échappant a leur quotidien pour quelques heures et tentant de retrouver ce qui semble être une histoire de fantôme.
C’est sympathique. Il y’a de belles images.
C’est un des rares à tester un final dont l’issu va quelque peu à l’encontre des objectifs Disney.
Dans les étoiles (Chili)2 sœurs sont les dernières survivantes d’un vaste génocide orchestré par l’empire qui s’est ensuite emparé de l’ensemble des ressources de leur planète.
Dans un style et une technique dont le rendu est proche de celui du studio Aardman dont je reparle juste en dessous, Punk robot, studio Chilien, signe un petit bijoux d’animation. Visuellement c’est très riche, les décors sont magnifiques.
Je suis ta mère (Angleterre)Le Studio Aardman arrive dans l’univers Star Wars. Si vous connaissez Wallace et Gromit ou bien Chicken Run pour les plus âgés vous ne serez pas perdu par le style d’animation. Qu’on aime ou pas, quand on sait le travail et le temps que cette technique demande, c’est impressionnant. Les décors sont superbes, l’animation est hyper fluide, les codes SW sont respectés à la Lettre,… bref le résultat est à nouveau à la hauteur. Côté scénario, le studio transpose le conflit mere/fille à la sauce « galaxie lointaine ». C’est fort sympathique.
Voyage au bout des ténèbres (Corée du Sud)Court métrage le plus long de cette saison avec 21 minute au compteur, cet épisode réalisé par le studio Mir est sous influence manga. Qu’il s’agisse du style graphique que des influences musicales. Et je le répète : le manga va très bien à Star Wars. Côté intrigue, rien de nouveau sous le soleil : la résistance à l’appel du côté obscur. Cependant, le studio vient ajouter un élément intéressant. Une jeune moine qui semble pourtant sensible à une certaine forme de la Force n’est ni un Jedi ni un Sith. C’est beau, à n’en pas douter.
L’espionne qui dansait (France)Avec un style graphique plus classique, le Studio La Cachette signe ici une jolie histoire. L’action ne servant que de prétexte. Une mère se voit enlever son bébé par un impérial. Quelques années plus tard, devenue rebelle, elle mène un spectacle de danse (qui n’est pas sans rappeler la scène de l’opéra dans l’episode 3) comme couverture quand elle pense apercevoir l’imperial en question dans le public. Le passé ressurgit alors et cette rencontre ne sera pas sans surprise.
Les bandits de Golak (Inde)Un univers très coloré aux influences indiennes, qu’il s’agisse de l’univers visuel comme de l’univers musical.
Un traitement plutôt réaliste en terme de graphisme. Ça fait très game play de jeu video
Nos deux jeunes héros, Sharuk et Rani, sont en fuite et croisent le chemin d’un inquisiteur durant ce qui semble être la purge. Heureusement une aide inattendue va faire son apparition.
Par son traitement, C’est peut être le court le plus original de la saison.
Le trou (Japon)Enfin une histoire qui sort un peu des sentiers battus. Un groupe de prisonniers est utilisé pour creuser dans une mine de cristaux Kyber, usés jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de ressource disponible et laissés au fond du trou, par les impériaux. Ici on parle surtout de condition humaine ou d’absence de condition humaine, d’horreur de l’empire, d’inégalité mais surtout de la « lumière au fond de notre cœur ». Ce qui restera surtout en mémoire, c’est la mort d’un personnage qui aurait pu être le héros de l’Histoire. Et quelle mort ! C’est bien écrit et l’univers graphique fait le job. Personnellement j’aurais aimé que ça soit plus approfondi, mais ça reste sympa à voir.
La chanson d’Aau (Afrique du Sud/Irlande)Retour à la technique de la « marionnette », ce qui donne une coloration très enfantine à l’ensemble. Forcément ça ne plaira pas à tout le monde. Néanmoins cela apporte un peu de poésie à ce dernier épisode. L’accompagnement sonore et musical, sobre et efficace, s’ajoute aux peu de dialogues présents. Ce qui augmente cet effet « enfantin » à l’ensemble. L’histoire d’eau quant à elle est plutôt originale. Un chant qui purifie les cristaux Cyber. Enfin un peu de nouveauté.