Star Wars La Haute République : La Bataille de Jedha

Jeudi 27 juin 2024, sortie du roman POCKET Star Wars La Haute République : La Bataille de Jedha

Ne vous laissez pas impressionner par le format inhabituel de ce tome !
En effet La Bataille de Jedha de George Mann est le script de l’audiodrama sortie aux US.
Et comme tout script, ça se rapproche beaucoup de la pièce de théâtre.
 Mais on s’y habitue très vite.

Même si sa sortie est un peu tardive par rapport aux autres romans et comics déjà parus, on ne peut que féliciter Pocket pour cette édition. Les fans lecteurs l’attendaient impatiemment. C’est chose faite. Un grand merci à l’équipe éditoriale de les avoir écoutés car c’est, je pense, un sacré coup de poker. J’espère que les lecteurs seront au rdv et que Pocket réitérera l’expérience.

Revenons à nos moutons !
L’action se situe entre les deux romans adultes déjà parus. Les deux planètes en conflit depuis des générations, Eiram et E’ronoh, doivent signer un accord de paix sur Jedha en présence d’une délégation Jedi. Jedha, "ville sainte", sert ici de symbole et de zone neutre. Mais comme vous le savez désormais si vous êtes à jour de vos lectures, ça ne va pas se passer comme prévu.
Il est vrai qu’avec les romans et comics déjà parus on tournaient un peu autour de cet événement central sans jamais y être vraiment. C’était presque un peu frustrant. Là on est en plein cœur de la bataille. Enfin !

En parallèle, la Convocation, conseil regroupant des membres de chacune des congrégations religieuses présentes sur Jedha, doit organiser son festival de l’équilibre. Dans cette idée la Voie de la main ouverte entend bien défendre une place au sein de ce conseil et apporter ses idées. Et tout ceci au milieu des tensions déjà bien présentes sur Jedha.
Les schémas politiques, justement, sont vraiment bien décrits. George Mann fait un gros travail de clarté à ce sujet.
On découvre également plus précisément les mécanismes qui ont mené à la bataille mais aussi les intrigues de la Voie et de…. Non je n’en dirais pas plus.

Ici le script est divisé en 6 tableaux. Les scènes sont courtes, les événements s’enchaînent rapidement.
Même si on connaît l’issue on est pris par l’intrigue et la tension qui s’accumule au fil des pages, amplifiée par le décompte du présentateur.
Petit bémol, lorsqu’on lit ses pages, ça reste étrange que le couple Phan-Tu/Xiri ne soit pas présent lors de cette signature. Même si on le comprend dans les deux romans venant avant et après, il serait légitime politiquement que les deux, en tant que symbole d’union, soit présents.

Sur la forme, ce qui est assez étonnant c’est que l’ensemble est très visuel. George Mann se plaît à donner des indications visuelles en plus des indications sonores. Les fameuses didascalies. C’est un vrai plus pour le lecteur de ce script. Mais ça peut surprendre.
Et finalement on est immergé, on est sur Jedha, on vit au milieu des peuples qui transitent au habitent ici.
Alors oui on peut manquer un peu de contexte ou voire même des pensées pour les personnages, mais c’est le principe de la pièce de théâtre ! Et franchement, ici, je trouve que George Mann s’en sort vraiment bien et qu’il réussit à donner beaucoup d’épaisseur à son récit.

Côté personnages, on retrouve beaucoup de têtes connues. Qu’il s’agisse de Jedi ou bien de protagonistes de La Voie de main ouverte.
Personnellement, je suis super fan de Silandra Sho avec son bouclier. Elle est indépendante, très badass, a de l’humour quand il le faut et fait souvent preuve d’une grande sagesse. Bref une Jedi comme on les aime.
Autre personnage complexe :  la Mère. Elle manie les mots avec précision et efficacité. Une pro de la rhétorique. Elle réussit à tourner à son avantage chacun des arguments des Jedi. Elle réussit constamment à attirer le regard dans une autre direction. La main de la voie ouverte est souvent soupçonnée mais jamais accusée car il y a toujours quelqu’un autre dans le champ.

Pour finir, je ne peux que vous conseiller de lire la série de comics (avant ou après c’est comme vous voulez) afin d’avoir un aperçu un peu plus approfondi des événements, notamment sur les émeutes, mais aussi sur les réelles intentions de la Mère : « lorsque les Jedi sauvent une vie, une autre doit mourir pour rétablir l’équilibre »

George Mann réussit son coup avec ce script rondement mené. C’est incroyable de voir que, malgré le format, il réussit à approfondir ses personnages alors que nous n’avons pas du tout de passage introspectifs. C’est vraiment bien écrit. C’est très fluide et ça se lit à une vitesse folle malgré les 570 pages.
Merci à Pocket d’avoir édité ce script (dédié à Cavan Scott). Une prise de risque qui, je l’espère, sera plébiscitée par l’ensemble des lecteurs et des fans.