J’ai pour habitude de ne pas commencer à lire une série de romans (trilogie ou plus) si je ne dispose pas d’au moins deux tomes. C’est toujours difficile d’attendre plusieurs mois avant de lire une suite.
Ici c’est le cas puisque le tome 2 est sorti le 12 août dernier
Et pourtant j’avais une certaine hâte. Tout d’abord parce que le roman parle d’un escadron de pilotes (coucou Rogue Squadron) et parce que la série est écrite par Alexander Freed, à qui l’on doit pas mal de scénarii de comics « Old Republic » ainsi que la très bonne novelisation de Rogue One.
Avec ce premier tome Alexander Freed signe un roman d’espionnage et de guerre bien plus mature que la plupart des romans déjà parus. Un tome qui est peut-être un peu exigeant à cause de certaines longueurs nécessaires au récit. Il faut garder en tête qu’il s’agit là d’un premier tome d’une trilogie. Trilogie qui s’annonce ambitieuse.
Dès le départ l’auteur pose l’ambiance : ce sera un roman sombre. Nous sommes en plein conflit. L’Empereur est mort mais l’empire résiste. Les rebelles ont gagné la plus grande des batailles mais la guerre n’est pas encore terminée. Les deux camps subissent de grosses pertes. Chacun pensent détenir la vérité. Chacun « élimine » son ennemi. Mais à quel prix ?
Le récit est construit en 3 parties, contenant chacune plusieurs chapitres séparés en sous-parties, ce qui en fait un roman très dynamique malgré les quelques longueurs annoncées plus haut. On suit tout d’abord chaque personnage clé. Chacun avec son expérience, ses aptitudes et son expertise mais aussi avec son égo, ses idées noires, ses doutes et ses failles.
Puis vient la constitution de notre fameux escadron « Alphabet » : comprenez un escadron hétéroclite composé d’un A-wing, un B-wing, un U-Wing, un Y-Wing et bien évidemment un X-Wing. A l’image de leurs pilotes, tous très différents.
Créer un nouvel escadron avec des résidus d’autres, décimés, et y ajouter une ex pilote impériale, ça fait des étincelles. La confiance et la cohésion ne sont pas immédiates, forcément. Mais tous devront faire abstraction de ce qui les divise, pour vaincre l’escadron impérial qui fait des ravages et réduit des planètes en cendres : L’Escadron de l’ombre.
Une choses est sure, Freed maîtrise les mécanismes militaires et les conflits armés.
À chaque page on est aux côtés des pilotes. Que ce soit dans l’espace où bien durant les briefings voire les temps libres.
Pendant les combats, on ressent pleinement les enjeux de chaque manœuvre qu’elle soit d’attaque ou de défense. Freed réussit grandement la où d’autres auteurs du canon ont était sur la retenue. Il ne s’encombre pas de Fan service (ou très peu). Ici peu de personnages connus, peu de planètes déjà aperçues dans les films. Il se concentre sur l’enjeu du conflit à la sortie de l’épisode VI et le fait bien.
L’escadron Alphabet un roman très cinématographique, écrit au cordeau par un auteur pointilleux qui aime les détails. Un très bon roman qui plaira à la fois aux nostalgiques de l’univers Légendes ainsi qu’aux nouveaux venus dans l’univers Star Wars.