Hyperdrive épisode 63 : Starship Troopers

Salutations, citoyennes et citoyens ! Un épisode doublement spécial pour le podcast. Tout d'abord nous accueillons pour la première fois Daan Dekaart, confrère contrebandier des Chroniques Galactiques. Mais c'est qui plus est pour parler ensemble de Starship Troopers ! Monument de space opéra où la générosité n'a d'égal que la puissance des messages et idées distillées tout au long du film.

Du roman de Heinlein en 1959 au film de Verhoeven en 1997, retour sur ces œuvres qui aujourd'hui encore s'entrechoquent et font toutes les deux couler de l'encre !

Pour commencer, je considère Paul Verhoeven comme un des meilleurs réalisateurs de cette époque.
Et je me suis toujours demandé ce qu'il faisait à Hollywood.
A chacun de ces films, il a servit de punching ball ! (Trop comme ça, pas assez comme si et ce que j'aime le plus "Politiquement incorrect" !)
Un peu comme Ryan Johnson avec Star Wars Les derniers Jedi.
Lui qui avec "Looper" et récemment "A couteaux tirés" a réalisé deux films à petit budget et en marges du système hollywoodien absolument magnifiques s'est fait massacré pour l'épisode 8.

Peut être que ces deux réalisateurs ne sont pas à leurs places au sein des gros studios américains.
Un peu comme JP Genet en France.

Starship Troopers fonctionne car chacun y voit la société qu'il a envie d'y voir.
Certains s'offusqueront de certaines scènes, d'autres trouveront cela débile à souhait et d'autres encore trouveront cela génial.
Ce principe de plusieurs niveaux d'interprétations est une mécanique qu'utilise fréquemment Verhoeven.
Dans ces films les plus marquants comme La Chair et le Sang, RoboCop, Total Recall, Basic Instinct, Showgirls, Starship Troopers c'est toujours la même recette.

Donc, en fonction de sa sensibilité, de son niveau de compréhension (je ne parle pas d'intelligence) ou de sa culture, chacun interprète le film à sa façon.

Par exemple, la question: "Qui sont les méchants de Starship Troopers ? " ne trouvera pas une réponse qui satisfasse tout le monde.
Allez y, essayez ! Et bon courage pour mettre tout le monde d'accord !  

Sinon, dire que les films Disney qui n'ont pas marché ont un niveau de compréhension qui a échappé aux spectateurs, c'est un peu vache.
Quoique, il suffit de lire ce qui est écrit sur la série Marvel WandaVision pour se demander si les fans des films Marvel ne sont pas juste fans de "popcorn".

Pour Tomorrow Land (À la poursuite de demain en VF) qui est selon moi, un film qui vante cette section commune aux divers parcs Disney.
Ca me passe pas.
Comme le film Netflix "Minuit dans l'univers" de et avec George Clooney (un point commun avec Tomorrow Land     ) le message est la, mais ça ne marche pas.

N'est pas Paul Verhoeven qui veut !

Je ne pense pas qu'on ai accusé les spectateurs quant à l'échec des films Disney, ce serait assez condescendant comme point de vue

Ce qui est dit, c'est que les films Disney qui proposent des couches d'interprétation à la pelle ont souvent tendance à se planter. Pourquoi ? Et bien souvent parce que les studios ont du mal à les vendre :

- Tomorrowland questionne avant tout notre relation à la pop culture et propose d'aller de l'avant plutôt que d'être nostalgique des vieilles licenses. Mais il est vendu comme une adaptation ciné d'un land Disney (ce qui donne nettement moins envie).
- Tron questionne la relation entre l'être humain et le développement informatique dans notre quotidien, mais était vendu comme un type piégé dans un jeu vidéo, etc.

Et c'est pareil pour Starship Troopers. Il était vendu comme un space-opéra sérieux, avec des effets-spéciaux tonitruants. A aucun moment le ton ou le message n'ont été mis en avant... et le film s'est donc planté. Car le public ne s'attendait pas à ça.

Le Red Dawn de Milius (celui de 84) était vendu pour ce qu'il était... et il a pratiquement fait 10 fois plus que son budget au box-office

Quant à Star Wars 8 et Johnson, effectivement le parallèle peut se faire car le public ne s'attendait pas à ça. Mais la puissance politique des films de PV est quand même à des kilomètres de ce que fait Johnson, qui est loin de frapper aussi fort (il est même assez timide à ce niveau). Y comprit dans sa façon de malmener ses personnages ! (Robocop, Total Recall, Starhsip, Showgirls, etc. les personnages de PV sont toujours terriblement amochés, y comprit les stars)

Le cinéma de Verhoeven est politique, tout en restant pop. Et c'est ça qui, je trouve, nous manque aujourd'hui. Des points de vue forts, qu'on y adhère ou pas !

Wilhem a écrit:

Le cinéma de Verhoeven est politique, tout en restant pop. Et c'est ça qui, je trouve, nous manque aujourd'hui. Des points de vue forts, qu'on y adhère ou pas !

Je viens de revoir Starship Trooper.
C'est marrant le nombre de fois ou l'on peut trouver une référence à Star Wars.
Le bain qui soigne Rico, l'aspect des vaisseaux, les troopers, les vaisseaux qui passent en vitesse lumière (ou stellaire ca dépend du moment du film vive la VF)

Et ce sont les personnages féminins qui sont au centre de l'histoire et les minorités sont plus représentées que dans beaucoup de films actuels.
Les femmes sont trouffions de base, mais également pilote de vaisseau, elles sont gradés et c'est une femme qui est Sky Mashal.
La Sky Marshal Tehat Meru remplaçant le Sky Marshal Dienes après la défaite de Klendathu.
Egalité.
Je me demande si de nos jours, un réalisateur pourrait tourner la scène de la douche commune mixte.  
Et que cette scène reste au montage final !  

Oui ! On a peu parlé de cet aspect, mais c’est terriblement moderne, surtout pour les années 90 !

Tous égaux... devant l’arachnide qui va nous trancher deux :p